12 – Substance de l’espace,temps, éternité
1- Exister, c’est être dans le temps. Temps et être ne sauraient se dissocier. A contrario, ce qui n’est pas, ce qui cesse d’exister, ne dispose plus de temps pour être. Consécutivement, le temps n’est pas une catégorie abstraite, un pur concept, mais s’accorde à un existant comme une condition pour être. Si l’univers de la matérialité disparaissait, avec lui le temps cesserait.
2- Le temps est saisissable selon le mode de la durée qui est toujours celui d’un phénomène. Dés lors toute durée implique un début et une fin : il ne saurait y avoir un phénomène purement instantané non inscrit dans une durée. Le temps comme durée suppose le passage d’un avant vers un après : le présent d’un phénomène n’est donc jamais immobilité. L’essence du temps doit dés lors se comprendre comme participant du principe du mouvement.
3- Tout existant relevant de l’ordre minéral, végétal ou biologique dispose d’une durée d’être qui est nécessairement limitée. Cela suppose toujours une origine et une fin, une émergence et disparition, une naissance et une mort. En conséquence, seul ce qui est créé entre dans le temps, la condition pour être est de disparaître : temps et être naissent et disparaissent simultanément.
4-Tout existant créé suppose son inscription dans un cycle naissance/mort par lequel s’effectue la reproduction. Il ne saurait y avoir pure création ex nihilo hors la persistance d’un cycle de la reproduction. Chaque ordre ( minéral, végétal, biologique) est doté des procédés de sa perpétuation, de sa reproduction selon un cycle mort/naissance. Aussi, l’univers de la matérialité minérale ne saurait se créer ex nihilo et son existence doit obligatoirement s’inscrire dans un cycle par lequel étoiles et galaxies naissent et disparaissent, ce qui suppose des procédures d’émergence et de disparition des particules tout autant que des photons.
5 – La succession des cycles de la création est succession des temps de création : on ne peut concevoir une création unique pas plus que celle-ci puisse s’opérer ex-nihilo. Mais cette succession des cycles ne participe en rien de la catégorie fondamentale de l’éternité. En effet, chaque existant créé l’est selon une durée limitée : une succession de durées ne saurait constituer une stricte définition de l’éternité. En conséquence, tout existant qui entre dans le temps par le moyen du cycle continu de la création n’est pas éternel. Aussi, le concept d’éternité ne peut s’appliquer à un existant qui est soumis à une durée limitée pour être.
6- Ce qui est éternel échappe à la durée limitée qui est celle du temps et ne saurait avoir ni début ni fin et ne peut naître ni disparaître. Consécutivement, est éternel ce qui n’est pas soumis au cycle de la création et qui pourtant EST car on ne saurait donner statut d’existant à ce qui n’a aucune réalité, à ce qui n’est pas constitué en objet physique quelconque.
7 – Ce qui est éternel, qui échappe à la durée limitée du temps, qui ne peut naître ni disparaître et qui pourtant EST doit donc s’exclure d’un quelconque cycle de la création et peut être considéré en conséquence comme incréé. En effet, seul ce qui EST sans avoir été créé peut relever de la catégorie fondamentale de l’éternité car ne s’inscrivant par dans le temps limitée d’une durée. Est éternel ce qui est incréé et qui pourtant perdure dans son être comme existant réellement sans se succéder dans le temps, sans entrer dans le cycle création/destruction.
8- Ce qui est éternel, incréé et qui échappe à l’ordre successif du temps ne saurait être pure idéalité, relever d’une quelconque définition du divin extérieur à la matérialité du monde, mais doit au contraire manifester sa présence permanente en l’espèce d’un objet physique possédant justement les propriétés ci-dessus définies. Si en effet le principe d’éternité ne peut s’incarner dans des existants qui sont tous dotés d’une durée de vie limitée et que par ailleurs il ne peut être simple concept, il faut bien qu’un quelque chose lui-même étant soit éternel, existe de façon permanente et qu’il soit, par sa permanence, principe d’immobilité, sans énergie aucune puisque celle-ci supposerait toujours une source extérieure pour alimenter ses déperditions continues.
9- Si tous les objets de la matérialité sont soumis au temps, nous devons nécessairement supposer la présence d’une substance différente et possédant des propriétés radicalement différentes de celles de la matière. Cette substance se doit d’être absolument permanente puisque incréée, absolument immobile et passive puisque sans énergie propre et insusceptible d’un cycle puisque non soumise au temps. Si par ailleurs nous lui accordons le statut d’objet physique réel, nous devons rechercher le lieu de sa présence permanente et immuable.
10 – Cette substance éternelle, permanente et incréée ne saurait occuper d’autre lieu que l’espace lui-même de sorte qu’on peut dire que l’espace est le lieu de cette substance et qu’on ne saurait différencier le contenant (l’espace) du contenu (la substance de l’espace). La substance de l’espace ou prématière est un objet physique dont la réalité s’impose théoriquement pour fonder la distinction entre le concept de temps dont relèvent tous les objets de la matérialité et celui d’éternité qui s’applique à cette seule substance de l’espace.
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II – FINITUDE ET INFINITE DE L’ESPACE-SUBSTANCE1 – L’espace ne peut être délimité par aucun bord tel qu’il se trouvera une fin d’espace, un vide radical, un rien qui serait l’absence même du lieu. Ne pouvant jamais atteindre un bord, l’espace est sans limite et remplit ainsi entièrement le concept d’infinité: il existera toujours un plus loin que le lieu d’un positionnement ponctuel, local. 2 – L’infini, en tant que concept qui pose le principe du « toujours plus » comporte dans sa dé-finition contradictoirement le principe de l’in-définition, l’impossibilité de poser une limite, de jamais pouvoir arrêter le compte. 3- La notion d’infini, en tant qu’elle comporte le principe de l’illimité, du toujours plus, est entièrement redevable de celle d’éternité qui suppose l’impossibilité de fixer un temps initial à un phénomène, une durée comprise entre un début et une fin. L’in-création, le « toujours là » jamais débuté de l’Univers, implique l’infinité de l’espace en tant qu’un mouvement infini ne saurait avoir débuté ni avoir de fin. Au temps infini qui est celui de l’absence de temps de l’éternité correspond l’infinité de l’espace qui indique l’absence de borne le délimitant. 4- Cependant, l’espace-substance comme objet physique réel composé de prématière, ne peut recevoir supplémentairement une quantité d’espace telle que la « masse » de prématière puisse augmenter, ce qui supposerait un ailleurs d’où proviendrait un surcroît d’espace-substance. Aussi, l’être-là du Cosmos, comme totalité « massique » est définitivement finie dans le temps du présent éternel et ne saurait augmenter ni diminuer d’un seul atome de matière provenant d’un ailleurs de lui-même, ni d’une seule mesure d’espace-substance. Dès lors bien qu’infini dans ses dimensions, le Cosmos doit s’envisager comme une totalité définitivement et immédiatement achevée comme « oeuvre » et finie dans sa »masse » présente. III – TEMPS ABSOLU, TEMPS RELATIF ET TEMPS OBJECTIFToute mesure est relative à l’observateur et aux propriétés de détection de l’instrument de mesure car un phénomène ne peut se mesurer lui-même. Si les conditions de la mesure varient (ex le mouvement différentiel entre deux observateurs) il est évident que les résultats ne seront pas identiques. Ainsi, il n’y a pas de masse-poids absolue puisque sa valeur change par exemple aux pôles et à l’équateur. Il faut donc apporter des corrections qui tiennent compte de la variation des conditions de l’expérience. On va donc définir une masse objective étalon en un lieu donné qui évoluera selon la situation des observateurs. Ainsi, pour qu’il y ait variation, il faut la définition d’un étalon arbitraire fixe. Dire que tous les référentiels ont un temps propre, c’est vrai, mais cela ne veut rien dire : si chacun peut librement mesurer le temps qu’il veut dans son référentiel alors, on ne peut plus faire de science puisqu’il n’y a pas une base commune objective. Le temps est relatif en ce qu’il se mesure par rapport à un phénomène invariable – et donc objectif – dans tous les référentiels (la vitesse de la lumière), comme on mesure une masse relativement à une quantité fixe de matière (1 dm cube d’eau). Un observateur sur la Lune est autorisé à donner la valeur de cette masse-matière fixe selon son référentiel comme n’importe quel observateur en mouvement va mesurer une valeur différente de cette distance fixe (299792km) pour déterminer la durée de SA seconde. S’il est en mouvement relativement à un observateur considéré comme fixe, sa seconde et donc son temps seront plus courts comme la masse est plus légère sur la Lune que sur Terre. Si avec la relativité il n’y a plus de temps absolu, cela veut dire que le temps doit se mesurer relativement à un mouvement puisqu’il ne peut y avoir de référentiel fixe (l’espace absolu). Cela signifie qu’il n’y a pas de temps identique pour tous les observateurs quelques soient les conditions de la mesure (la situation des observateurs) comme il n’y a pas de masse absolue. Le temps devient objectif lorsqu’on prend un référentiel étalon à partir duquel il est possible de mesurer les différences de valeur de la seconde. Cet étalon fixe sera une distance arbitrairement découpée dans l’espace parcourue par la lumière. La seconde sera plus ou moins longue selon la vitesse de l’observateur. Inversement, on peut arbitrairement définir une seconde par le nombre de battements d’un corps quelconque en mouvement et mesurer la distance parcourue par la lumière pendant ce temps. (Il est évident que si deux horloges ne sont pas placées dans les mêmes conditions, elles vont mesurer un nombre de battements et donc une seconde différente, ce qui revient à dire qu’il faut tenir compte de ces conditions pour définir un temps étalon objectif à partir duquel va pouvoir s’opérer les transformations afin de passer d’un référentiel à un autre.) Pour pouvoir affirmer que chaque observateur peut mesurer un temps propre, encore faut-il établir les bases d’une comparaison possible sous forme d’un étalon arbitraire. Car pour pouvoir pratiquer la science chacun ne peut indépendamment des autres définir son système de mesure. Il faut définir a priori un temps objectif qui sera celui mesuré dans un référentiel, de préférence terrestre. Si tous les référentiels sont équivalents, encore faut-il en choisir un pour pouvoir démontrer cette équivalence. Dés lors, la mesure du temps ne déroge pas aux lois fondamentales de la science qui suppose de définir a priori les conditions de la mesure dans un lieu de référence pour pouvoir opérer tous les changements nécessaires si les conditions de lieu et d’observation varient. Ces conditions de la mesure du temps sont strictement identiques à celles de la mesure d’une masse : pas plus qu’il n’y a de temps absolu, il n’y a de masse absolue, puisqu’une mesure est toujours relative à un observateur et à sa situation. Le temps devient objectif quand les mesures relatives de chacun peuvent être rapportées à un étalon objectif de référence. a Complémentsa
aaLorsqu’on constate qu’un mobile est plus prompt qu’un autre de même masse, on veut dire finalement que son énergie lui permet de parcourir une distance plus grande selon un temps mesuré entre deux états d’inertie. Une quantité d’énergie permet à un corps de masse donnée de parcourir toujours une distance identique en un lieu de référence entre deux états d’inertie. La mesure de la durée de ce mouvement sera ainsi mesure de son temps. Il apparaît avec évidence que si l’énergie varie, la durée du mouvement par unité d’espace variera dans les mêmes proportions. Ainsi, la catégorie du temps qui saisit le mouvement dans un intervalle de distance, est tout entière redevable de celles de l’énergie et d’espace. Les catégories physiques d’espace, d’énergie et de temps ne peuvent donc être saisies chacune séparément, mais doivent être appréhendées immédiatement dans leur commune unité. Pour définir un temps, nous devons disposer d’un instrument qui batte en quelque sorte la mesure, qui étalonne le continuum temporel qui n’a ni début ni fin. Or, si l’on mesure le temps de déplacement d’un corps au moyen d’un instrument lui-même actionné par une énergie, nous mesurons un mouvement au moyen d’un autre. Il est certain que si un événement intervient pour modifier la valeur du mouvement de cet instrument, il faudra tenir compte de cet effet pour s’entendre sur une mesure objective du temps. Dés lors qu’un observateur dispose d’une horloge mobile, où qu’il est situé dans un lieu ou l’accélération de pesanteur varie, ou pour tout autre cause, nous n’obtiendrons pas la même valeur du temps. Une mesure, pour qu’elle atteigne à l’objectivité, exige que sa répétition, par laquelle elle se vérifie, soit effectuée dans des conditions strictement identiques. Le temps n’a aucune réalité propre en tant qu’objet physique et ne saurait en conséquence subir une quelconque modification qui ne tiendrait pas à celle des objets qui le mesure. Il relève d’une simple convention humaine et se trouve entièrement rapportable aux catégories d’espace et d’énergie (d’un corps) en ce qu’elles permettent d’opérer une analyse du mouvement. Par l’introduction de la catégorie purement abstraite du temps, on autorise par le même acte celle d’énergie d’un mouvement à travers un espace. Le temps permet la conceptualisation de la nature, sa réduction sous la forme mathématique et la possibilité d’y effectuer des opérations, d’accéder à sa compréhension. S’il est possible de montrer un corps en mouvement, on ne peut montrer son temps, tout entier enfermé dans son mouvement. Le mouvement relève de l’ordre de la nature, le temps celui de la conscience. On peut relever une distance d’un point à un autre pour effectuer un relever statique d’état d’un corps, ses dimensions, comme il est possible de mesurer la distance parcourue par un mobile. Mais le relevé d’un temps permet d’enrichir la notion d’énergie, de complexifier et de préciser l’analyse, d’introduire la comparaison entre mouvements. La fixation d’une unité de temps dépend de la subjectivité humaine et celle-ci est par définition variable, comme peuvent varier les conditions de la mesure. Pour fonder l’universalité d’une valeur, d’un fait, pour atteindre à l’objectivité scientifique opposable à tous, encore faut-il s’entendre sur le choix d’un étalon présentant certains caractères d’invariabilité et des conditions conventionnelles de l’expérience telles qu’un observateur retrouvant ces mêmes conditions soit assuré d’une mesure identique. Et que dès lors, si ces conditions varient, il ne faut pas imputer au temps une variabilité intrinsèque puisque sa fixation relève d’une convention humaine. Aussi, là où Einstein constate que le temps diffère en fonction de l’état du référentiel choisi, nous affirmerons l’absolue invariance de celui-ci en tous lieux. Pour retrouver le temps universel, il appartiendra à l’observateur d’effectuer les corrections imposées par sa situation propre. Il est dès lors inexact d’affirmer qu’une seconde serait plus longue dans l’Univers primordial ou sur une étoile à neutrons au prétexte que l’environnement énergétique serait supérieur que sur Terre ou encore qu’une horloge en déplacement nous donnerait un temps plus court et qu’ainsi le temps serait une catégorie variable selon le référentiel. Mais de fait, l’incertitude sur les caractères du temps ne peut être si nous prenons pour définir universellement le temps un objet dont la vitesse présente justement les caractères de l’invariabilité. La lumière se déplace dans la substance de l’espace a vitesse constante dans le « vide de matière « . Il suffit de découper conventionnellement un espace parcouru par la lumière et lui attribuer un temps qui saisit le phénomène dans un moment de son mouvement (vitesse), mais également nous devons mesurer son énergie qui lui donne sa valeur. A toute énergie correspondra une quantité d’espace et de temps. Si nous sélectionnons le mouvement de la lumière, qui s’est imposé à nous par ses propriétés d’invariabilité, l’unité d’énergie sera le carré de sa vitesse. L’unité de temps dépendra simplement de la quantité d’espace: la seconde sera donc plus ou moins longue si le bornage du mouvement de la lumière comprend un nombre plus ou moins grand d’unités élémentaires d’espace. On voit donc que la délimitation d’une quantité d’espace est suffisante pour définir tout à la fois la valeur de la vitesse limite, celle de l’unité d’énergie de masse et enfin celle du temps. Les unités d’espace, d’énergie et de temps doivent faire l’objet d’une définition conventionnelle simultanée. Si le phénomène objet de la mesure est donné comme invariable du fait des propriétés d’homogénéité de la prématière, alors le temps l’est également. L’universalité du temps physique est donc redevable de la stabilité des catégories a priori d’espace et d’énergie, conventions indispensables pour assurer la cohérence d’un système de mesure. A partir de ces bases fixes, toutes les autres mesures pourront être déduites, puisque les propriétés de la prématière nous assurent de l’invariabilité des mouvements en son sein. Un observateur sur Sirius n’ayant pas été informé de la valeur de la seconde terrestre pourra attribuer n’importe quelle « durée », c’est-à-dire n’importe quel espace à la seconde mais il mesurera de fait le même phénomène, aura une conscience identique de la valeur de la vitesse et donc du temps. De même, pour un observateur en mouvement, il faudra qu’il s’applique les transformations de Lorentz pour connaître la valeur de son mouvement et, puisque la valeur-espace de C mètres est fixée par une convention terrestre, il obtiendra celle de la seconde et devra étalonner son horloge en conséquence. Il existe un temps absolu qui est celui de l’Univers en ce que le moment actuel l’est en tous lieux de l’espace. Ce temps est vécu et mesuré par une conscience humaine et, en l’absence d’autres façons d’être connues de l’Esprit Universel, on peut estimer que le référentiel terrestre s’impose comme référentiel absolu auquel doive se rapporter l’ensemble des unités de mesure dont a besoin l’homme pour construire une mécanique générale du monde. Aussi, il se trouve une simultanéité entre deux événements même séparés par une distance infinie puisque le temps du cosmos est celui d’une conscience. Seule la transmission de l’événement dépend de la distance et des conditions particulières relatives à la mesure et à l’objet mesuré Ainsi, à partir d’une définition conventionnelle du temps, la seconde peut être rendue absolument invariable dans toutes les parties de l’Univers où un Esprit s’emploie à mesurer le temps. La théorie de la substance de l’espace retrouve dès lors, sous des modalités différentes, l’invariabilité du temps par la mesure d’un mouvement effectué relativement à un référentiel inertiel absolu: celui de l’espace. a ETERNITE, TEMPS ET PREMATIEREIl y a deux façons de concevoir l’éternité que nous pourrions nommer absolue et cyclique.
L’éternité absolue est un continuum amorphe, un « toujours là » sans actualisation d’un quelconque évènement supposant l’apparition du mouvement et donc du temps.
L’éternité cyclique c’est l’éternel retour du même qui naît et disparaît selon un temps plus ou moins long. Il s’agit d’une mise « bout à bout » de temps successifs dont la chaîne représente un continu éternel. L’éternité cyclique présente cet avantage, si l’on peut dire, de ne pas tomber dans l’aporie de la naissance à partir de rien.
Ainsi dans la genèse selon le big-bang, il faut imaginer une contraction de l’univers et un retour à la densité originelle pour rendre cohérente cette théorie. Par là, il n’y aurait pas de « temps mort », de t = 0, le cycle repartirait une fois parvenu à son total achèvement. Il serait calqué sur celui de la vie,par lequel morts et renaissances se succéderaient sans fin, éternel retour de la même « essence », s’inscrivant dans le cycle lui-même éternel de l’univers recommencé.
Tout autre est la conception de l’éternité absolue. Celle-ci est totalement hors du temps en ce que sa présence invariée exclut toute idée de cycle. Temps et éternité sont radicalement séparés. Ou plus exactement ils peuvent coexister sans s’opposer. Dans l’éternité cyclique, c’est la succession ininterrompue du temps qui définit l’éternité de sorte que cette dernière est vidée de son essence propre et apparaît comme un succédané du temps. Si on définit le temps comme participant de l’essence du mouvement, on se rend compte que l’éternité cyclique nous renvoi à un univers sans repos, toujours actif selon son cycle de création et destruction perpétuel.
A l’inverse, l’éternité absolue concilie la totale inertie, et le mouvement, le temps et l’éternité. L’éternel retour du cycle, son dynamisme continu, s’effectue sur un fond d’un « toujours là » qui l’alimente et auquel il fait retour pour s’initier à nouveau. L’être présent du temps retire ainsi son essence d’un être totalement inerte. En conséquence la notion d’éternité retrouve son absolu et sa pleine acception, ne relevant plus du temps pour sa définition. C’est à l’inverse le temps qui désormais se définit relativement à cette éternité absolue.
Ainsi, nous pouvons penser un type d’univers où le temps-mouvement ne serait pas redevable de lui-même mais s’initierait à partir d’un état d’absolu immobilité, rendant par là même cohérente une théorie générale du mouvement.
Mais l’éternité absolue ne saurait être un concept vide et participer d’une essence évanescente, ce qui supposerait que le temps qui est principe du mouvement prenne sa source dans un rien d’être. Il nous faut donc « matérialiser » cette notion d’éternité absolue qui doit s’incarner dans un « quelque chose » dont l’être-là « réel » est permanent mais inerte. Cette substance éternelle, inerte, partout présente car emplissant l’espace est la prématière. Nous avons de nombreuses fois ici défini ses propriétés physiques multiples pour ne pas y revenir. Sur un plan proprement philosophiques, nous retiendrons que l’existence de la prématière paraît indispensable pour rendre cohérente une théorie qui traite du temps et de l’éternité.
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